MONTHIEUX AU DEBUT DU SIÈCLE
La vie était rude à la campagne, les jours de repos peu nombreux, les hivers longs et enneigés. La plupart des habitants étaient agriculteurs. Vers les années 1920, Monthieux comptait une dizaine de grosses fermes (1 à 70 ha – 7 à 30 ha – et 10 de 10 ha). La majorité d’entre elles étaient aidées par des valets domestiques et saisonniers. Trente-cinq fermes ne possédaient qu’un petit bout de terrain, deux ou trois vaches, deux cochons, trois chèvres et un peu de volaille. Chaque famille avait son puits et son four à pain. A cette époque, le village avait deux épiceries dont une pour le tabac, deux cafés, un charron, un forgeron, un maçon, un tailleur, des couturières et deux écoles, un coiffeur homme.
L’année scolaire débutait le 1er Octobre pour se terminer le 31 juillet. Pendant les gros travaux de la ferme, les enfants aidaient. Aussi l’assiduité à l’école n’était pas très suivie. Les parents ne craignaient pas de perdre les allocations familiales, pour la bonne raison qu’il n’y en avait pas. Quatre-vingt-trois élèves vers 1910 pour deux classes. Au milieu de la classe, trônait un gros poêle à bois autour duquel les élèves alignaient leurs sabots. L’hiver, à la fin de la classe (16 heures) il f aisait presque nuit (c’était l’heure du soleil) les enfants les plus éloignés (4 à 5km) arrivaient à la maison de nuit.
Les distractions étaient peu nombreuses : il y avait le jour du marché à Ambérieux-en-Dombes : on y partait à char, à cheval ou à bicyclette vendre les œufs, fromages, beurre fabriqués la veille, le tout bien emballé dans des paniers d’osier. C’était aussi l’occasion pour les hommes de se retrouver au café pour discuter devant un verre de vin. Il y avait aussi les veillées d’hiver qui réunissaient plusieurs voisins pour égrener le maïs, mais aussi pour manger la tarte cuite dans le four à pain.
Les principales fêtes étaient la vogue de septembre (celle-ci durait deux jours), le banquet des pompiers et la Saint-Paulou (après la messe et le repas on se retrouvait entre amis pour aller danser dans la « remise » du meunier).
Ce n’était peut-être pas une vie de rêve pour nos anciens, mais ils ne connaissaient pas le stress de nos jours et savaient rire et chanter à la moindre occasion.